USMC Nihon Taï-Jitsu

 


 

Le JU-JITSU


Des origines au XXème siècle

 

Tiré de l’ouvrage "JU-JITSU, la force millénaire"

de Rolland Hernaez Hanshi de Nihon Ju Jitsu
8ème dan FFKDA

 

Depuis que l'homme est apparu sur terre, il a dû combattre pour rester vivant face à une nature hostile, non seulement contre les animaux, contre les hommes pour défendre ses biens, mais aussi pour assurer sa supériorité, pour régner en maître sur son entourage. Le Japon pays en proie à des guerres perpétuelles entre clans mais aussi pour protéger son territoire, développa l'art du combat d'une manière particulièrement efficace surtout en ce qui concerne le corps à corps et ceci pendant la période féodale durant laquelle les arts militaires prirent un maximum d'importance . Parmi ces arts le SUMO puis le JU-JITSU occupaient la première place. A l'origine, le SUMO (ou SUMAÏ c'est à dire le combat) était confondu dans l'ensemble des luttes japonaises. Selon les historiens, sa séparation remonte à un fameux combat, celui de NOMI N0 SOKUNE et TAIMA N0 KUEHAYA. Aujourd'hui, il est admis que les origines du JU-JITSU datent de cette époque.

De toute façon, il est vraisemblable que les Arts Martiaux japonais naquirent aux Indes, puis, par l'intermédiaire de la Chine se concrétisèrent plus tard au Japon. Des documents prouvent qu'en Grèce comme en Egypte des méthodes de combat proches du JU-JITSU Japonais étaient pratiquées par les hommes d'armes. Des bas reliefs sur certains tombeaux le démontrent de manière formelle. EN 527 de notre ère, le moine indien BODHI DHARMA enseignait la religion bouddhiste dans un monastère du nom de SHAOLIN dans la province de HONAN en Chine. BODHIDHARMA (DARUMA) incorpora dans ses exercices quotidiens de ZEN, exercices qu'il enseignait à ses moines, des techniques de combat corps à corps inspirées de la lutte animale. Il est intéressant de noter que le nom de SHORINJI que l'on retrouve dans l'histoire du BUDO Japonais et dans plusieurs écoles (SHORIN-RYU, SHORINJI-KEMPO, etc.) est la lecture du mot chinois SHAOLIN.

Introduit au Japon par les moines, certaines de ces techniques donnèrent naissance au SUMAI, au TODE, au KOGUSOKU qui deviendra l'AlKI-JITSU, ainsi que KUMIUCHI art du combat à mains nues né sur les champs de bataille. Trois grandes époques peuvent caractériser l'évolution des Arts Martiaux au Japon:

  • L'époque du BU-JUTSU: époque des techniques de combat expérimentées au cours de luttes sanglantes ou sur les champs de bataille.
  • L'époque des BU-GEI (art du combat): les techniques sont classées en 18 arts: les BU-GEI JUHAPPAN- époque du perfectionnement des styles, création d'écoles. Les techniques du JU-JITSU créées à une époque où le combat, réalité quotidienne, enseignait l'art du survivre, sont codifiées les BUSHI- (guerriers et SAMOURAÏ) souvent des maîtres de renom ouvrent des écoles: les RYU.
  • L'époque moderne: les BUDO: création des Arts Martiaux traditionnels. Les soucis principaux étaient orientés vers l'esthétisme -l'éducation physique et morale des pratiquants - orientation de la technique pour la technique (JITSU) vers la voie (ou DO) - la recherche se poursuivant toute une vie. Subissant l'influence de groupements religieux, les Arts Martiaux s'imprègnent de philosophie, obligeant parfois à accorder une prédominance plus spirituelle que physique. En revenant aux origines du JU-JITSU, le maître JIGORO KANO créateur du JUDO moderne (1860- 1939) explique, que venant de Chine, les premiers maîtres donnèrent un enseignement de base très rudimentaire. Les techniques d'attaque et de défense portaient essentiellement sur l'utilisation des mains et des pieds. Au fur et à mesure, les pratiquants utilisèrent davantage la souplesse, l'esquive venue du travail au sabre, le contrôle de l'attaque, l'apport de luxations et projections. Le JU-JITSU était né.

Cependant, le JU-JITSU des SAMOURAÏ ne comprenait pas uniquement des projections, coups, luxations et étranglements mais aussi un art qui permettait de sauver un sujet en état de mort apparente ou de calmer certaines douleurs: cet art s'appelait KUATSU.
Les KUATSU sont toujours enseignés aux ceintures noires et en particulier aux professeurs. Ils font partie des épreuves d'examen 2ème Dan de NIHON JU-JITSU et NIHON TAI-JITSU.
Ces techniques de "Retour à la vie" agissent en général sur l'excitation des zones réflexogènes avec retentissement sur les centres nerveux et cardiaques. Le mot KUATSU est la contraction de KUA (Vie) et TSU (JUTSU). Le mot KWAPPO qui est souvent employé parles spécialistes signifie "ensemble des méthodes de retour à la vie" . Pour ajouter à la formation du JU-JITSUKA, les KUATSU se complétaient du SEIFUKU (an des rebouteux).Sur le plan historique, le KOJIKI livre des choses anciennes, un des plus vieux ouvrages de référence, puis plus tard le NIHON SHOKI, relatent des épisodes de lutte corps à corps.

Dès le début de l'ère MUROMACHI, à partir du 14éme siècle, le SUMO et le KUMI-UCHI commencèrent à se codifier. Faisant partie de la formation des SAMOURAÏ, ils donnèrent naissance vers 1500 au BU-JITSU (techniques de Combat) et à de nombreux RYU, chacun de ces RYU ayant une méthode et surtout une technique propre à lui-même.

Chaque RYU transmettait oralement l'ensemble codifié du maître aux disciples. Les premiers RYU naquirent durant le Japon médiéval, vraisemblablement au 15ème siècle. Issu de ces RYU, l'art des BUSHI (guerriers) allait  progressivement trouver sa forme définitive. Cependant, ce ne fut qu'au début du 17éme siècle que le nom de JU-JITSU apparut fréquemment à la place de l'appellation KUMIUCHI. Groupés sous le nom générique de JU-JITSU, voici quelques uns des RYU célèbres: YAWARA-JITSU, TAI-JITSU, WA-JITSU, TORITE, KOGUSOKU, KEMPO, HAKUDA, KUMIUCHI, SHUBAKU, KOSHI N0 WAKARI, TENSHIN SHINYO RYU, KITO RYU, KIUSHIN RYU, TAKENO UCHI RYU. Cependant comme il a été dit auparavant, l'influence chinoise continua d'imprégner les BUDO japonais, par exemple vers 1600, un Chinois TCHIN GEN PIN, s'installa à EDO qui deviendra plus tard TOKYO et enseigna des techniques de combat corps à corps de l'époque MING à trois RONIN (voir plus loin). Le travail accompli par ces quatre techniciens fait partie de cette immense compilation qu'est le JU-JITSU. Recherches locales, apports extérieurs, venant souvent de Chine, ont contribué à l'évolution du JU-JITSU ancestral, lui donnant parfois une forme imprégnée de douceur et de non violence. La philosophie chinoise donne en ce qui concerne la forme de combat corps à corps du JU-JITSU l'image du saule pliant sous la neige, cédant ensuite sous son poids pour la rejeter, par opposition au pin qui résiste long temps à cette accumulation avant de voir ses branches brisées
[…]

 

LES GRANDES ECOLES DE JU-JITSU

 

Ouvrage de référence: le BU-JUTSU RYU JOROKU (biographie des fondateurs de RYU).

Sachant que le moyen âge japonais dura plus de mille ans, on comprend pourquoi les arts martiaux japonais ont atteint un degré de perfection qu'aucun pays n'a pu égaler. L'origine de nombreuses écoles reposent sur des légendes plus que sur des réalités. L'addition des techniques utilisées par les BUSHI comme par les moines guerriers ou tout simplement par les marchands et paysans et reprise par des experts de valeur fit le reste. La légende la plus caractéristique est sans conteste celle qui explique l'origine de l'école très populaire:YOSHIN RYU "l'école de l'esprit du saule". Un médecin du nom de SHIROBEI AKIYAMA après avoir étudié un grand nombre de techniques, les enseigna mais sans le succès escompté. Un jour d'hiver, pendant qu'il méditait, une violente tempête de neige brisa de nombreux sapins, seul un saule par sa flexibilité rejetait le poids de la neige. Le médecin fut illuminé par cette démonstration "céder pour vaincre" et modifia son enseignement qui fut à l'origine du JU-JITSU et certainement du JUDO moderne (école J.Kano).

  •  L'Ecole TENJIN SHINYO RYU
    II s'agit de la fusion de deux anciens RYU, le YOSHIN et le SHIN N0 SHINDO. Le fondateur de la première, comme nous venons de le lire, s'appelait SHIRONEI AKIYAMA et vivait au 17éme siècle. L'école SHIN N0 SHINDO fut fondée par le policier YAMAMOTO. Les deux méthodes furent réunies par ISO SENSEI sous le nouveau nom de TENJIN SHINYO RYU.
    ISO MATAEMON s'attacha spécialement au travail de l'ATE-WAZA (les coups), son troisième successeur qui portait le même nom fut un des professeurs de JU-JITSU de maître   J KANO. Ce dernier et maître ISO firent d'ailleurs une démonstration de JU-JITSU devant le général GRANT en visite au Japon.
  • GENJI N0 HEIHO: une des plus anciennes écoles (Japon féodale du 13éme siècle). Patrimoine d'une grande famille, les GENJI, l'école comprenait l'art complet de la guerre: construction de forteresses, armement des guerriers, techniques de combat, KYUDO, KEN-JITSU, pratique du KUMIUCHI, etc...
  • TAKENO UCHI RYU (l6éme siècle)
    Le fondateur, un samouraï de haut rang HISAMORI, fut appelé plus tard TAKE NOUCHI. L'école fut élargie aux connaissances suivantes: sabre, NAGITANA (lance), TESSEN (éventail de guerre), JO et BO (bâton), SHURIKEN et TANTO JITSU (poignard).
    Une autre grande famille au l6ème siècle, les TAKEDA (TAKEDA HEIDO). Enseignement qui donna naissance au DAITO RYU AIKI-JITSU. Cette méthode comprenait de très nombreuses techniques issues de l'art du sabre le KEN-JITSU. MINAMOTO N0 YORIOYSHI (1036-1127) fût un des plus grands maîtres de JU-JITSU de l'époque. Sa technique imprégna certainement l'école TAKEDA.
  • L'ECOLE YORITOMO fondée par MINAMOTO N0 YORITOMO.
    Celui-ci exhortait ses hommes à pratiquer les arts martiaux en accordant une large place au JU-JITSU. Les noms TEDORI et TEDIKI furent souvent employés dans cette école. La devise de MINAMOTO était la suivante: "remportez la victoire sur le dos de votre cheval mais n'y régnez pas "L'ECOLE YAGYU SHINGAN RYU : (DE SHIN esprit et de GAN regard) fondée par YAGYU. La méthode comprenait en plus du JU-JITSU, les armes du KOBUDO: lance, éventail, faucille, bâton, etc...
  • KO GUSOKU : L'histoire des arts martiaux japonais écrite en 1714 par SH1GETAKA HINATSU comprend 10 volumes : tactique, manœuvre, étiquette, tir, équitation, sabre, lance, armes à feu, KOGUSOKU, JU-JITSU. Le KOGUSOKU était un ensemble de techniques de défense contre un attaquant portant une arme légère.
  • LE TAI-JITSURYU : méthode spécialisée pour le combat corps à corps et contre armes légères (sabre court, poignard): l'étude se faisait entre BUSHI revêtus d'une armure légère et armés d'un TANTO. Le TAI-JITSU était aussi appelé KOSHI N0 MAWARl.
    Le nom JUDO était employé par l'école JIKISHIN RYU à l'époque TOKUGAWA (1600). Ce style de JU-JITSU n'avait rien à voir avec le JUDO créé par maître KANO en 1882.
  • L'ECOLE KITO RYU JU-JITSU : où JIGORO KANO fût élève. Cette école créée au 17ème siècle par le maître UKUNO élève du Chinois CHANG YAN PIN et par ses successeurs les maîtres TERADA et IBARAGI. Ce dernier amena l'école à la prospérité. Dans un ouvrage secret FUJI YOSHIMURA élève et successeur de maître IBARAGI désigne la forme positive et la forme négative de KITO RYU: "on doit vaincre avec l'une ou l'autre de ces formes, on doit vaincre la vigueur par la souplesse en sachant utiliser la force adverse tout en préservant la sienne; on ne peut pas vaincre lorsque l'on a l'intention de déployer sa force en s'appuyant sur le force adverse".Comme on peut le constater, les principes mêmes du JU-JITSU et du futur JUDO du KODOKAN sont ici mis à l'évidence.

 

L'EPOQUE MODERNE

 

Février 1854 - Partis de New Folk aux Etats Unis, les quatre bâtiments à vapeur de l'escadre du commodore MATTHEW PERRY arrivent enfin dans la baie d'EDO. Le commodore est chargé de conclure un traité avec l'Empire du Soleil Levant, traité portant sur les points suivants: protection des marins américains faisant naufrage sur les côtes japonaises, droit de ravitaillement des bâtiments, accord pour des échanges commerciaux. Bien que très mal accueillis par la population et les SAMOURAÏ fidèles à leurs principes, "le Japon ne doit pas être ouvert aux étrangers", les nouveaux temps étaient arrivés. Le pays du matin calme ne sera jamais plus ce qu'il avait été depuis des siècles et des siècles. L'ère MEIJI qui approchait à grands pas allait balayer ce passé, la féodalité disparaître mais de ses cendres allaient renaître le BUDO et celui-ci tel le Phénix de la légende, de ces ailes couvrirait le monde. Nous avons vu que le JU-JITSU était naturellement à l'époque féodale un ensemble de techniques qui décidait de la vie et de la mort du pratiquant. Son étude mettait l'homme dans un état réceptif sur toute chose et en particulier sur les champs de bataille, ceci avec l'instauration du gouvernement des SAMOURAÏ établi à KAMAKURA (1192-1333) où les formes de combat corps à corps se développèrent. Avant 1880, le JU-JITSU n'était plus une technique mais un nom dans lequel le public englobait toutes les écoles de combat corps à corps qui n'était pas du SUMO. Certaines écoles pratiquaient une forme de lutte avec veste et pantalons courts, d'autres des techniques pour maîtriser un adversaire, d’autre la manière de lier un prisonnier. N'oublions pas que le but de JU-JITSU était de poursuivre le combat en luttant avec succès lorsque l'on perdait son sabre. Le JU-JITSU après de longues années de développement avait atteint un tel degré de perfectionnement que même les faibles remportaient des victoires sur des ennemis puissants. Un élément extrêmement important influença l'essor du JU-JITSU, en dehors des champs de bataille. Durant la période TOKUGAWA (1603-1868) caractérisée par un système rigide et isolationniste, le SAMOURAÏ circulait porteur de deux sabres à la ceinture tandis que les citoyens se voyaient interdire le port d'arme. Face aux comportements souvent belliqueux des SAMOURAÏ et RONIN, les bourgeois et marchands développèrent eux aussi l'art du combat avec des objets familiers et souvent à mains nues. Il en fût de même pour les paysans qui utilisèrent en plus des outils agraires comme moyen de défense, des techniques de coups (ATEMI), voir la création et le développement de l'OKINAWA-TE, puis du KARATE. En 1877, un décret interdit l'usage et le port des sabres des BUSHI, d'où indirectement essor du combat rapproché. De plus, durant la période féodale, le port du sabre était interdit au peuple (86% de la population). L'art du JU-JITSU se répandit logiquement. En 1868, le SHOGUNAT TOKUGAWA fût renversé. Le gouvernement MEJI s'installa à TOKYO. Le système féodal s'achevant, le Japon rejetait les cultures et traditions anciennes et se tournait vers l'Occident. Cependant, le JU-JITSU avait été classé, sous l'ère MEJI, dans les arts à préserver. En 1886, 19ème année de l'ère MEJI, la préfecture de police adopta officiellement le JU-JITSU comme méthode réservée aux policiers.
En 1882, un événement capital pour le futur des arts martiaux allait naître à TOKYO. Un professeur d'université JIGORO KANO crée le JUDO à partir de techniques de JU-JITSU d'où sont supprimées de nombreuses prises dangereuses dans le combat sportif. De plus, son enseignement comportait en parallèle des techniques traditionnelles de JU-JITSU. A propos de ce dernier, citons les paroles du maître KANO "II est une technique d'attaque et de défense à mains nues par principe. Pourtant, on fait face non seulement à des adversaires aux mains libres mais également à d'autres qui ont soit une épée, soit une lance, soit un bâton. Dans ce dernier cas, il n'est pas impossible que le pratiquant de JU-JITSU emploie une arme."


L'essor du JUDO et du JU-JITSU permit le développement mondial d'autres arts martiaux:

  • Le KARATE moderne SHOTOKAN créé par maître FUNAKOSHI, le WADO RYU créé par un disciple de celui-ci, maître OTSUKA. Maître OTSUKA était aussi un expert en JU-JITSU et incorpora dans son style de KARATE des principes utilisés en JU-JITSU.
  • L'AÏKIDO de maître MORIHEI UESHIBA (1883-1969); c'est à partir du vieux JU-JITSU, du KEN-JITSU, de l'AlKI-JITSU, du DAITO RYU de TAKEDA que le 0 SENSEI créa sa méthode.
  • LE SHORINJI-KEMPO : selon la tradition, l'Empereur MING-TI de la dernière dynastie HAN envoya aux Indes des agents qui rapportèrent des techniques de combat rapproché. Ensuite BODHIDHARMA, 28ème patriarche de BOUDDHA s'installe en Chine à CHAOLIN. Le SHORINJI-KEMPO fût créé en 1949 par maître NAKANO MICHIONI appelé DOSHIN SO (1911-1981) envoyé en Mandchourie comme agent des services secrets japonais. Il fût initié aux arts martiaux chinois par CHINRYO, moine TAOÏSTE. Plus tard, il devint élève et ami d'un expert en boxe chinoise nommé WEN LAO SHE. Il étudia le CH'UAN-FA l'art du poing ou KEMPO en japonais. Le SHORINJI-KEMPO de DOSHIN SO fût mis en forme après un savant assemblage de boxe chinoise et de JU-JITSU japonais. En plus de l'aspect martial, le GOHO, techniques proches du KARATE par ATEMI et blocages, et le JUHO composé de projections et clés, le SHORINJI KEMPO met l'accent sur la pratique de la méditation et de la philosophie du KONGO ZEN. Ce dernier point l'assimile à une religion plus qu'à un BUDO. DOSHIN SO a établi le quartier général du SHORINJI-KEMPO à TADOTSU dans l'île de SHIKOKU au sud du Japon.
  • LE NIHON JU-JITSU : héritier du JU-JITSU ancestral, le NIHON JU-JITSU (NIHON signifiant, ce qui est fondamentalement japonais) est la méthode officielle enseignée au sein de l'IMAF (Fédération Internationale des Ars Martiaux Japonais), selon les préceptes établis par le SHI-HAN ITO l0ème dan et son assistant et successeur SHIZUYA SATO 8ème dan de NIHON JU-JITSU. L'auteur [Rolland Hernaez] est titulaire du diplôme 1er degré (le plus haut degré) pour l'enseignement du NIHON JU-JITSU sur le plan international.
  • LE YOSEIKAN : son fondateur maître MINORU MOCHIZUKI, l0ème dan, enseigne en parallèle de très nombreux BUDO. Son rayonnement et sa technique font de lui une des plus grandes figures des arts martiaux à travers le monde. Cette école se trouve à SHIZUOKA. L'HAKKO-RYU : ("Ecole de la 8ème lumière, fondée en 1930 par maître RYUNO OKUYAMA) synthèse de JU-JITSU et AIKI-JITSU, cette méthode est spécialisée, de plus, en médecine douce, massage, SHIATSU.
  • LE YOSHINKAN : (de maître GOZO SHIODA l0ème dan MENJIN) cet art est très proche de l'AlKI-JITSU par  son style et son efficacité. SHIODA SENSEI est un des dirigeants de haut niveau du KOKUSAI BUDO IN.

 

LES PRECURSEURS DU JU-JITSU EN EUROPE

 

Le Capitaine britannique HUGUES s'inscrit au KODOKAN de TOKYO. En Grande Bretagne, plusieurs professeurs japonais ouvrent des DOJO au début du siècle. Parmi eux, le célèbre YOKIO TANI, lui-même professeur au Club de l'Ecole Japonaise d'Oxford Street à Londres. Deux Français, Jean-Joseph RENAUD et Guy de MONT-GRILHARD dit RE-NIE s'inscrivent à ces cours. Le premier DOJO, s'ouvre à Paris, rue de Ponthieu, en 1904. RE-NIE écrasa le célèbre lutteur Georges DUBOIS, le 26 Octobre 1905, au cours d'un match défi. Georges DUBOIS bien que beaucoup plus lourd est mieux préparé physiquement que Guy de MONTGRILHARD. Ce dernier sera bloqué au sol et abandonnera sur une clé de bras. Selon le rapport des connaissances de l'époque et du degré d'entraînement, le niveau technique de RE-NIE correspondait à celui d'une ceinture marron. En 1908, l'enseigne de vaisseau LE PRIEUR sera le premier Français à étudier  le  JUDO  et  le  JU-JITSU  au  Japon. Malheureusement, à son retour en France, faute de partenaire valable, il abandonnera peu à peu les arts martiaux. Pour la petite histoire, LE PRIEUR inventa par la suite les bouteilles d'oxygène pour la plongée sous-marine. En 1906, l'Allemand Eric RAHN ouvre à Berlin la première école de JU-JITSU. Encore en Angleterre Allan SMITH fût le premier européen gradé ceinture noire. En 1924, K. ISHIGURO et H. AIDA, tous deux 5ème dan, enseignent le JU-JITSU au Sporting Club de Paris. Le célèbre peintre japonais FUJITA, ceinture marron, grade obtenu à TOKYO, aide K. ISHIGURO pour développer sa discipline. Un scientifique MOSHE FELDENKRAIS, britannique d'origine israélite créa le premier DOJO officiel: le JIU-JITSU club de France aidé en cela par Monsieur et Madame JOLIOT CURIE.
En Septembre 1933, le maître JIGORO KANO et son  assistant SHUIDI NAGAOKA qui deviendra plus tard l0ème dan participent en France à une série de démonstrations et de conférences. Ils font connaissance de Monsieur FELDENKRAIS. Maître KANO préface le premier ouvrage officiel écrit en Français sur le JU-JITSU: "Manuel Pratique du JIU-JITSU". Voici un bref extrait de ce livre très intéressant: " Le JU-JITSU est une méthode d'éducation physique par excellence mais aussi une école morale, inspirée par la supériorité et la précision des méthodes sportives japonaises. Le JU-JITSU combat la force brutale par les lois de la mécanique rationnelle, opposant la technique à la force sauvage par sa méthode logique, basée sur le minimum d'effort pour un maximum d'efficacité." Puis, Monsieur FELDENKRAIS fait venir le 1 Octobre 1935 un 5ème dan japonais MIKINOSUKE KAWAISHI. Son arrivée allait donner le véritable essor du JUDO et du JU-JITSU Européens.
Maître KAWAISHI excellent pédagogue crée une méthode personnelle de JU-JITSU qui se répand à travers l'Europe. Notons le travail remarquable assuré en parallèle par le Maître japonais GUNSI KOIZUMI en Angleterre.
En 1957, JIM ALCHEIK, de retour du Japon où il passa plusieurs années chez maître MINORU MOCHIZUKI, crée la Fédération Française de TAI JITSU (l'auteur [Rolland Hernaez] deviendra le premier titulaire de la Commission Nationale en 1959).

 

CONCLUSION : héritage de l'antique Japon, le JU-JITSU garde les traditions spirituelles d'un peuple riche en culture comme en sentiments nobles. Le devoir de chacun des pratiquants du BUDO est de perpétuer ces conceptions dans notre monde moderne en y apportant la manifestation d'un développement pour la paix et le bonheur de tous.

[NDLR] Notons que depuis la rédaction de l’ouvrage cité, Minoru Mochizuki est décédé